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Les rouages se sont grippés entre l'homme et la médecine, et c'est une sorte de désarroi que l'accélération du progrès scienti que a amené au sein de l'institution médicale. Tout homme attend que le médecin guérisse toutes ses maladies, prolonge le temps de sa jeunesse et différe le moment de sa mort. Cet imaginaire est inscrit dans l'histoire de la médecine depuis le temps d'Hippocrate. Aujourd'hui, la toute-puissance de la technique pervertit la pratique médicale. Une lente commercialisation de cette activité se développe, pratiquement sans contrôle. La part d'aléatoire inhérente à toute décision médicale n'est plus acceptée ni par les patients, ni par les médecins eux-mêmes : on ne distingue plus l'erreur de la faute, la négligence du laisser-aller. Le moment est donc venu de rendre à la sensibilité la part qui lui revient et de ré échir aux choix décisifs qui marqueront l'aube d'un nouvel élan de la médecine au service des malades.

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