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Supports/Surfaces, ultime avant-garde de l'art occidental ? Peut-être ? Mais contrairement à celles qui l'ont précédé, surtout depuis l'avènement des abstractions, Supports/Surfaces n'a ni proposé ni annoncé la « fin de l'art ». Les artistes initiateurs de ce mouvement ont surtout aspiré, non pas à un retour à une primitivité illusoire, à une sauvagerie bienheureuse, mais aux constituants fondamentaux, définis compte tenu des apports et des acquis de la modernité, de l'oeuvre d'art. Cette ambition les a nécessairement conduit à articuler leur pratique à un questionnement théorique peut être trop typiquement français. Mais il a été salutaire. Et cette attitude, aujourd'hui, fascine nombre de jeunes artistes, européens mais, surtout, américains. Supports/Surfaces n'a donc pas vraiment été oublié. Ce groupe a été un acteur majeur de la scène artistique internationale des années 60 et 70 comme l'art minimal américain, l'Arte povera italien ou, encore le Mono Ha japonais. À l'opposé, certainement, du néo romantisme allemand incarné par Joseph Beuys, le questionnement de la peinture par les artistes de Supports/Surfaces, tout comme celui opéré par ceux qui se regroupent sous le sigle de l'Analytische Malerei et ceux qui visent à atteindre l'absolu du « painterly » sous la houlette de Clement Greenberg, constitue un temps fort de l'histoire de l'art à la charnière entre modernité et postmodernité.

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